La Dernière Prise
The Last Catch (La Dernière Prise) est un thriller écologique, où la pêche au thon est soumise à investigation. De la zone de pêche en eaux libyennes, jusqu’aux halles de criée au Japon, en passant par les fermes d’engraissement et les abattoirs des côtes méditerranéennes, le réalisateur Markus CM Schmidt suit l’expert en pêche Robert Mielgo dans ses recherches.
Ayant lui-même travaillé pendant des années dans l’industrie du thon, Robert Mielgo s’engage désormais en faveur de la protection des espèces et d’une pêche responsable. A priori sans espoir, son combat contre la surpêche offre une vision approfondie d’un système, qui n’a plus grand-chose à voir avec la pêche traditionnelle.
Comme la congélation rend possible la conservation à long terme du poisson, celui-ci est devenu une marchandise sur laquelle on spécule sur les marchés internationaux. La quantité des stocks est si importante qu’elle permet d’influer sur les prix et de viser le profit selon leurs fluctuations. Ainsi, au fil du temps, s’est développé un puissant lobby, qui influence énormément la législation relative à la pêche.
Selon Mielgo, l’industrie du thon illustre parfaitement les dérives du néo-libéralisme. Les lois et les limitations semblent plus qu’insuffisantes pour venir à bout de la surpêche. Pendant ce temps, la disparition totale des populations mondiales de thon parait bien inévitable. Année après année, les ressources diminuent, d’autant plus que la pêche des jeunes poissons augmente, restreignant ainsi davantage les taux de reproduction. Par conséquent, les grandes entreprises de pêche capturent le thon dans des zones toujours plus éloignées, tandis que les petites entreprises ont peine à se maintenir à flot (particulièrement en raison de la forte pression sur les prix). Présentant une structure narrative inventive et des résultats scientifiques habilement liés entre eux, The Last Catch séduit avant tout par des images fortes et à une symbolique cinématographique bien élaborée.